–  » Je crois qu’il est difficile de se trouver normal dans un monde
où tout le monde est différent. »
 

Il y a souvent cette jauge imaginaire qu’on utilise pour se comparer aux autres dans la plupart des domaines de notre vie. On se définit comme plus sociable qu’un autre, moins à l’écoute, plus patient, moins doué, plus intelligent, plus ou moins attirant.
On se positionne constamment sur cette échelle de comparaison imaginaire. Et ces marqueurs sont définis par nos propres critères et nos propres idéaux, souvent influencés par les réseaux sociaux. Et c’est ce qui construit petit à petit notre identité, la valeur qu’on se donne, et comment on se regarde dans un miroir : notre estime de soi.

Et comme notre jauge change tout le temps, notre estime de soi évolue en fonction des heures, des jours, des années, de l’environnement, des situations. Elle augmente et diminue au gré de ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qui est dit sur nous. « T’es pas très grand », « Ce qui est petit est mignon », « C’est la taille qui compte », « T’es un peu lent toi ». On est forcément influencé par ces phrases qui fusent au quotidien.

Je crois que l’influence est souvent associée à quelque chose de négatif. Elle fait peur. Parce qu’elle peut fragiliser, semer le doute, te persuader d’un mensonge, petit à petit.

– Tu entends quelque chose, et tu as de fortes chances de penser que c’est vrai.

Tu te remets beaucoup plus facilement en question que tu ne remets en question les autres. Tu commences à croire que tu n’es pas normal, ou que tu es ce que l’on dit de toi.

Ce phénomène s’amplifie quand on grandit. On change. Notre corps évolue. Et on se pose des questions qu’on ne s’était jusque-là jamais posées. On se demande encore plus si on est dans la norme. Mais il n’y a pas deux visages identiques, deux corps identiques, deux sexes identiques. Il y a toutes les tailles, toutes les formes. Je crois qu’il est difficile de se trouver normal dans un monde où tout le monde est différent.

On parlait de l’influence comme quelque chose de négatif, mais elle peut aussi faire grandir, affirmer, propulser, consolider, ou faire pousser une graine qui était déjà là, plantée. Alors je pense qu’être à l’écoute c’est important, parce que ça permet de grandir. Mais à l’écoute de soi d’abord, et de ce que Dieu dit de toi. Ce qu’Il voit Lui qui est là en permanence. Et j’imagine qu’on en perçoit qu’une infime partie. Mais tu peux Lui faire confiance, Il sait ce qu’Il fait. Quand tu penses que tu n’es “pas assez” ou “trop”, pense à ce qu’Il s’est dit en te créant. Et Son regard ne change pas, il n’évolue pas en fonction des heures, des jours, des années. Ta jauge reste dans le positif, malgré les vagues.

Il est là, Il travaille sur le projet que tu es, à plein temps. Et Il travaille autant sur les grandes lignes que sur les petits détails. Il t’a créé parfaitement pour ce que tu es appelé à faire, à vivre. Pas trop timide, pas trop grand ou pas trop ou pas assez autre chose…. Les projets qu’Il a pour toi sont des projets de paix, et non de malheur, rappelle-toi (Jérémie 29.11). Des projets sur mesure. Et ça prend du temps, mais ce qui est en toi va grandir un jour et prendre forme, tu es appelé à rayonner.
Mais avant ça, il faut s’enraciner, dans les profondeurs, pour pouvoir tenir bon, peu importe les conditions extérieures. Te connaître, savoir ta valeur, ton unicité.

S.