Tu peux trouver, la première partie du témoignage ici.

L’addiction était toujours présente. Je me suis même posé la question suivante : le FAIL est-il vraiment quelque chose de mauvais si l’on n’utilise pas la pornographie ? Peut-on physiquement s’en passer ? Une petite voix dans ma tête m’a dit : « Bah à ton avis ?  Tu penses à quoi quand tu fais ça ? » C’était clair ,mais de toute manière, quand on y a goûté, on y retourne. Après la PSP il y eut le téléphone, le PC… J’ai compris que ça n’était pas dû aux médias, mais bien à plus grand, plus fort. J’aurais bien pu couper mon ordinateur ainsi que des dizaines de téléphones, ça n’aurait rien changé.

Rappelle-toi : quand on a besoin d’un fixe… on le trouve. 

Le monde évolue vite, mais reste le même. Mes collègues d’école eux trouvaient ça normal et même bon. La différence entre eux et moi c’est que de mon côté, l’Esprit-Saint avait bien fait son boulot, il mettait le péché de ma vie en relief, cette énorme tâche, cette pourriture dans mon cœur.

Cependant, Dieu avait prévu des choses pour moi, il m’a donné quelqu’un de confiance à qui parler, à qui tout balancer. Même si la dépendance était toujours là, c’était bon de pouvoir en parler à quelqu’un de physique. On priait ensemble, il m’écoutait. J’ai également eu l’occasion d’aller dans un rassemblement chrétien en Suisse. Quelqu’un a fait un appel devant la scène pour que des gens prient pour eux. C’est typiquement ce que je déteste. Il n’y a pas chose chez les chrétiens que je ne méprisais plus que les appels devant tout l’auditoire, question de principe. Et pourtant… j’avais un tel besoin de libération que j’y suis allé. J’ai mis de côté tous mes préjugés et j’ai dit : Dieu, si tu veux me délivrer par ce moyen, tu peux le faire.

Tu appelles, je viens.

Un gars a prié pour moi, et paf des vacances pendant 6 mois. Incroyable, Dieu m’a donné six mois de répit, aucun effort, plus aucune pensée, juste des vacances. Cette période m’a permis de témoigner auprès de mes collègues d’école supérieure de ce que Dieu faisait dans ma vie. Je ne vous raconte pas la réaction des copains quand j’ai balancé ça : six mois. Les bouches se sont ouvertes, les yeux sont devenus tout ronds et tous les mecs ont dit : « Six mois ??!! ». C’est vrai qu’avec une moyenne d’une fois par jour pour eux, six mois ça peut paraître long. De fil en aiguille, j’ai pu avoir des discussions plus profondes et plus sérieuses. Puis, les vacances étant finies, j’ai FAIL à nouveau, oui, mais sans porno et beaucoup moins fréquemment, il y a du progrès. Et vous savez quoi ? Dieu avait, à nouveau, préparé un truc. Je suis allé rejoindre l’ami avec lequel on priait, dans sa ville d’étude. On pouvait désormais prier face à face.

Pour finir, Dieu m’a sevré pas à pas. J’arrivais même certaines fois à faire appel à lui avant le moment fatidique. Puis, je tombais de moins en moins jusqu’à quasi nul, jusqu’à nul. Parallèlement, le groupe anti-FAIL a grandi, Dieu restaurait mes pensées, mon régime alimentaire s’améliorait : un culte perso, des moments de prières réguliers, des études de la Bible en petit groupe, une honte qui s’en allait, un esclavage qui devenait bien moins lourd et quasi inexistant, un épanouissement à nouveau complet.

Je n’ai jamais été seul dans cette longue épreuve. 

Même si le FAIL m’a fait me sentir bien sale, j’ai toujours demandé de l’aide à mon Dieu. Même si je ne me sentais pas digne de me tenir devant lui, je l’ai toujours loué. Même si je me rendais compte de l’étendue de mon péché, je l’ai toujours remercié pour son pardon à la croix: pardon qui est fait, et n’est plus à faire. Je n’ai jamais cessé de prier pour lui demander de l’aide, je ne me suis jamais retourné contre lui, même si je ne comprenais pas. Je n’ai jamais cessé de croire qu’il était bien là, avec moi, qu’il avait tout prévu. Je n’ai jamais pensé qu’il n’existait pas où qu’il m’avait rejeté, j’ai toujours eu confiance en lui. C’est lui qui m’a donné cette confiance, c’est lui qu’il m’a porté durant ces nombreux moments difficiles.   

La pornographie est un fléau qui ne touche pas que les non-chrétiens.  Elle ne touche pas que les jeunes, elle ne touche pas que les hommes. Bien sûr, tout le monde n’y est pas sujet, il ne faut pas en faire une généralité. Malheureusement, en vérité, elle est bien présente et la plupart des jeunes y sont confrontés un jour ou l’autre.

Alors, quelles sont les solutions ? La prière est une arme puissante si elle est accompagnée par une vie dans l’esprit.

J’ai une fois entendu la phrase suivante : « On est ce que l’on mange. » Je trouve que cette citation a tout son sens. 

Si tu regardes n’importe quoi, si tu écoutes n’importe quoi, si tu acceptes le monde alors tu deviens le monde. Le fameux régime alimentaire. Tu manges des choses mauvaises pour toi, pas faites pour ton estomac ? Tu tombes malade. Tu regardes des images provocatrices, des scènes de films qui sont réservées à l’intimité du couple ? Tu tombes malade. Dieu ne t’a pas conçu pour ça, ton indigestion vient de là. 

Alors, comment faire ? 

Nourris-toi de sa parole, échange avec des amis, prie quotidiennement que Dieu te protège de ça, trouve un vis-à-vis chrétien,  fais des groupes de prières à ce sujet, crée des alertes au FAIL, sois honnête avec tes vis-à-vis. Tu as honte ? C’est normal, c’est le fait que d’autres soient au courant qui va t’aider. Prie pour tes vis-à-vis, prends des temps de jeûne pour montrer à Dieu que tu t’humilies devant lui, reconnais que tu es faible dans ce domaine si tu l’es, n’hésite pas à passer des scènes de films quand tu es seul devant ton PC, mais aussi quand tu es avec ta famille. Écoute l’esprit et réfléchis, pose-toi cette question : Dans quel but je regarde ça ? Suis-je prêt à ne pas regarder ? 

Bon, et finalement ? Où en suis-je lorsque j’écris ces quelques lignes ?

Plusieurs années ont passé. 

Je remercie mon Dieu tous les jours de m’avoir sorti de ce milieu destructeur. Je le remercie parce qu’il a à chaque fois accédé à mes demandes de nettoyer mon esprit de ces images. Je le remercie de m’avoir installé la sécurité « Indépendance, option solitaire » face aux filles, ce qui m’a évité de potentielles boulettes irréparables. Je reconnais que je suis faible dans ce domaine. Je reconnais que même si tout va bien et que j’ai l’impression d’en avoir fini pour de bon, je peux retomber. Satan attaque quand l’homme se sent fort. Je fais attention à mon « régime alimentaire », je détourne les yeux quand je vois des publicités provocantes sur les arrêts de métro ou ailleurs, je n’hésite pas à fermer les yeux et boucher les oreilles devant un film quand une scène me dérange (comme un enfant oui oui !). Je prie Dieu sans cesse pour lui demander de me protéger et bien sûr, pour le remercier de ce qu’il a fait pour moi.  Je suis faible seul, mais fort en Christ. 

Aujourd’hui j’ai une petite mémoire. Peut-être est-ce un clin d’œil de Dieu à mes prières au sujet des images à oublier ? Aujourd’hui je ne suis plus esclave de la pornographie ni de la masturbation. Je revois les femmes belles, comme avant ma chute, si basse pourtant.

Je n’ai plus honte. 

Aujourd’hui je suis marié et j’aime ma femme d’une manière passionnée et saine devant mon Dieu. Dieu m’a fait une incroyable grâce, il m’a rendu mon esprit d’enfant, il a effacé toutes les séquelles que j’aurais pu garder.  C’est si bon d’avoir un esprit pur, si léger.  

Alors, ne vous méprenez pas, bien sûr le FAIL n’est pas au bout de chaque nana en maillot de bain sur les affiches publicitaires.

Seulement, mieux vaut prévenir que guérir. Prévenir prend quelques secondes, guérir prend des années. 

N.