– J’ai perdu ma liberté.

Après des années de pratique très régulière, un jour j’ai fermement décidé de lâcher la pornographie. Je me suis rendu compte que ce n’était plus possible. J’étais devenu dépendant, porno-dépendant.  La pornographie avait modifié mon cerveau, les branchements entre mes neurones avaient été changés. Il n’était plus possible de gérer mon stress et la pression sans considérer la pornographie comme étant la meilleure solution. C’est comme si je m’étais retrouvé contraint par mon sexe.

– Dorénavant c’était lui qui décidait à ma place.

Je m’appelle N. Frei, en Allemand « Frei » signifie libre, et moi l’homme soi-disant libre, je me suis retrouvé prisonnier des heures durant devant mon écran d’ordinateur à la recherche d’un ultime shoot sexuel. Je savais bien que Dieu avait d’autres projets passionnants pour ma vie, des projets de bonheur et de liberté, mais j’étais incapable d’y entrer de tout mon cœur. Mon coeur était divisé entre la pornographie et les projets de Dieu. J’ai compris que pour entrer dans le projet de Dieu, pour accomplir les tâches qu’Il avait spécialement préparées pour moi, je devais changer mon alimentation, je devais changer ce qui nourrissait mon âme, je devais arrêter la pornographie.

– 2 Timothée 2.21 :

« Si quelqu’un se purifie de tout le mal (…), il sera apte à remplir des tâches spéciales : il est entièrement à la disposition de son Maître, il lui est utile, il est prêt à faire toute action bonne. »

– Quand tu cliques, tu deviens complice.

Lors d’un camp de ski, Philippe Decourroux nous a parlé du lien entre les victimes du trafic humain et la pornographie. Derrière chaque photo, chaque vidéo et chaque webcam il y a une fille, un garçon, une femme, un homme, mon frère ou ma sœur. Des millions d’individus achetés et vendus comme de la marchandise, forcés à s’exhiber devant la caméra et ça… juste pour mon plaisir. Certains diront que ce n’est pas le sort de ceux qui choisissent librement d’entrer dans l’industrie du X. Pas besoin d’être spécialiste pour comprendre que derrière des catégories comme humiliation, viol, crime, ou inceste il y a des personnes qui doivent le subir, même si c’est leur choix.  Entre les conditions de travail insalubres, des salaires qui fondent comme neige au soleil, des heures de tournage dans des conditions compromettantes, le risque permanent de contracter une maladie sexuellement transmissible et une prise de drogue qui devient souvent inévitable, le quotidien d’un acteur ou d’une actrice porno est vraisemblablement insupportable, de nombreux témoignages le démontrent. J’étais donc devenu complice d’une industrie qui maltraite les êtres humains à l’échelle planétaire. Faire du mal à quelqu’un, même inconnu, était devenu une chose inacceptable pour moi. 

– En panne de sexe.

Alors que j’allais bientôt me marier, j’ai commencé à lire des livres et des articles sur la sexualité. En tant que « sex addict » en sevrage, j’avais beaucoup d’attentes par rapport à la sexualité dans notre futur mariage. Je souhaitais donc me préparer au mieux pour ma future femme. Il faut savoir qu’une consultation régulière de pornographie associée à de la masturbation compulsive risque souvent de compliquer, voire de compromettre sa vie sexuelle. 

– Après quelques mois de mariage, j’ai constaté que mon image de la femme avait elle aussi été profondément faussée.

À ce moment-là, mon attirance pour une femme était étroitement liée à son charme au niveau sexuel, parfois rabaissée au rang d’objet sexuel, destinée à faire jouir, dominée voire humiliée pour le plaisir de l’homme. Malgré moi, j’ai été éduqué par la pornographie. J’ai souhaité reprendre le contrôle de ma vie sexuelle et lâcher la pornographie. Ça ne s’est pas fait en un jour. Mais un choix après l’autre, un engagement après l’autre… et la liberté a progressivement refait partie de mon quotidien. N.